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ROUMARE AUJOURD'HUI
13 septembre 2019

LA CAGNA KADEK

Pour vous situer cete endroit sur l'échiquier de la guerre d'algérie, il se trouve près de la frontièere avec le Maroc, à proximité des mines de fer de Boubker. En face en territoire marocain, la ville de Zellidja. Nous étions en début d'année 1961, et l'escadron avait hérité de la mission du contrôle de l'accés à la mine. Une route venant de Zellidja, amenait chaque jour les mineurs tous des marocains. Un passage était donc aménagé au travers de nos lignes de défense afin d'accueillir les mineurs. Malgré la guerre, le commerce continuait et les chargements de minerai transitaient par ce même passage. Nous étions donc cinq gendarmes, parachutaient à ce poste de contrôle, pris en subsistance au fort de Boubker distant de trois kilomètres. Nous sommes dans les contreforts de la foret de Beni Boussaid, lieu de prédilection des incursions des fells. Notre mission, contrôler tout ce qui  passe. Le rima qui occupait la tour de guet, nous appuyait en cas d'attaque. Tout cela n'est guère rassurant, surtout que nous sommes complétement à découvert. Pour loger, nous avions une cagna, prés de la route, avec nos couchages. Quand je dis une cagna cela veut dire une grande pièce dans un abri en béton, mais pas de porte ni fenétres. Donc tous les jours, dès 6 heures du matin et jusqu'au soir, nous exercions notre vigilance e. Tous les mineurs étaient fouillés, identifiés avec les fiches remises par le bureau de la mine. On se relayait et le reste du temps repos dans la cagna. Comme j'avais quelques affinités avec le rima, je partais faire une patrouille sur la zone du no mans land. Nous étions près de Zellidja, et dans cette localité il y avait un camp d'entrainement des fells. De temps à autre il effectuaient des tirs de mortier dans notre direction. Il fallait se méfier des tirs de fusils stasi, car un pruneau de 12 millimètres cela ne pardonne pas. Comme il faisait particulièrement froid, nous avions une djellaba bleu pour uniforme. Peu d'intéret cette mission si ce n'est les nuits ou il fallait rappliquer dare dare vers la tour de guet pour se mettre à l'abri. Pour éviter les tirs de rockets la tour était entourée de filets comme une grosse toile d'araignée. Un beau matin, comme à l'habiture nous passons au controle les mineurs; Machinalement je regarde les pieds des gus car travail oblige, ils sont tous équipés de chaussures de sécurité. Je constate dans la ligne, un type avec des chaussures de ville. Je l'intercepte et il me dit dans son jargon, qu'il est nouveau et qu'il n 'a pas eu les chaussures de sécurité. Tous les autres de la fille font profil bas . Nous embarquions ce type dans notre 4/4 pouir le conduire au poste. Il s'agissait en réalité d'un jeune fell, qui désertait le camps de Zellidja pour retrouver sa famille dans l'Oranais. Comme quoi, c'est au pied que l'on voit à qui on a affaire. Au bout de 8 jours nous avons été relevés et nous avons été les derniers à occuper la cagna Kadek, car le commandement a pris conscience de notre vulnérabilité dans cette zone dangereuse. Fin de l'épisode quoi que j'ai toujours en mémoire comment nous faisions pour nous protéger des scorpions qui pullulaient dans cette zone. Nous avions protégé nos pieds de lit avec des boites de conserves remplies d'essence. Efficace, sauf pour les fumeurs bien sur.

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