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ROUMARE AUJOURD'HUI
9 février 2022

MOISSONS D'ANTAN

Je me souviens de cette époque de l'année ou la campagne bruissait d'activités sous un soleil brulant annonciateur des moissons. A la sortie de la guerre de 1945, le travail dans les campagnes ressemblait fort  à celui de l'avant guerre. Le modernisme n'avait pas encore atteint nos contrées et il y avait quelques tracteurs par canton dans les grandes exploitations. Pour le reste il y avait les chevaux, voir les boeufs.Les moissons, une époque qui marquait le résultat de tant de travaux. Le labourage, le hersage, les semailles, le passage du rouleau. Tous ces travaux pour arriver à ces moissons.  En juillet le soleil tape fort et au-dessus des champs de blès, il y a des ondulations prémices à la récolte. Comme tout bon paysan, avant de décider le commencement des opérations, il y a l'épreuve de l'égrenage dans la main pour voir la qualité du grain, puis l'écrasement du grain sous la dent pour avoir un aperçu de sa fermeté. Ca y est, il est temps, partout dans les fermes on s'active. On sort les faux, la faucheuse lieuse, les banneaux. On affute les outils on graisse les moyeux, on met en place les ridelles sur les chariots. Tout est pret. Jour J, les faucheurs sont déjà en place pour dégager le pourtour des pièces, puis entre en scéne la faucheuse lieuse. Derrière on dresse les gerbes de blé, trois à trois et au-dessus on en met une debout afin de parer à toute pluie. C'est ce qu'on appelle mettre en villottes. Le labeur est dur et par cette chaleur, les cruches à eau circulent . Les femmes ont un chapeau de paille et les hommes le mouchoir à carreaux noué aux quatre coins. Pour les anciens, car ils sont là eux aussi, la ceinture de flanelle autour des reins. De partout on entend cette activité débordante, sa crie sa chante, ça s'interpelle, la vie quoi. Et nous les gamins nous n'étions pas en reste, on donnait la main pour mettre debout les gerbes, on apportait les cruchons d'eau. Puis les jours suivants, il fallait ramasser cette récolte avant les gros orages du mois d'aout. Les attelages parcouraient les plaines et le travail consistait à entasser les gerbes sur les chariots en faisant très attention à l'équilibre. Très dur de monter ces gerbes avec la fourche à deux dents surtout lorsque l'on atteint le haut des ridelles. Puis ce n'est pas fini, meme travail pour vider les chariots sous la grange. Comme vous le voyez toute cette activité exigée beaucoup de bras et de la force. Inutile de vous dire que les casses croutes étaient à la hauteur de la peine. Pour la circonstance on sortait les terrines de paté, le pain de quatre livres et le bon berre (Cidre bouché). Poiur nous les gamins ils nous restaient le glanage. Oui après le passage dfe la moisson, nous avions l'autorisation de ramasser les épis abandonnés, pour nourrir la volaille. Quand je pense à cette époque, ou le travail de la terre se faisait avec respect, je me dis que les écolos d'aujourd'hui serait bien inspirés de réfléchir à la dureté de cette vie. La mécanisation apporte un soulagement pour l'homme et si ce travail se fait avec la meme conviction qu'avant je me dis que c'est très bien  Par contre le retour à l'ancienne n'est pas envisasage car les esprits ont changé et je vois mal le faucheur avec un téléphone portable à la main.

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