ÉDUQUER

L'éducation proprement dite a plusieurs objets. On a besoin d'apprendre, à parler, et à écrire correctement, c'est ce qu'on nomme communément la grammaire et les belles lettres; chaque lycée a pourvu à cet objet et il n'est point d'homme bien élevé qui n'ait fait sa rhétorique. Après le besoin de parler et d'écrire correctement vient celui de compter et de mesurer; les lycées y ont pourvu par les classes de mathématiques qui embrassent les connaissances arithmétiques et mécaniques dans leurs différentes branches.

Les éléments de plusieurs autres connaissances viennent ensuite; la chronologie, la géographie les notions d'histoires, font aussi partie de l'éducation des lycées. Ainsi au moyen de l'institution des trois degrés d'instruction, tout citoyen doit avoir sa rhétorique, son cours de mathématiques et avoir des notions de géographie, de chronologie et d'histoire. Un jeune de 16 ans sort du lycée, connaît non seulement le mécanisme de sa langue et les auteurs classiques, des divisions du discours, les différentes figures de l'éloquence, les moyens à employer, soit pour calmer soit pour exciter les passions, enfin tout ce qu'on apprend dans un cours de belles lettres, les principales divisions géographiques et sait calculer, mesurer et il a des notions générales de l'équilibre et du mouvement, soit à l'égard des solides, soit à l'égard des fluides.

Qu'il veuille se destiner à des carrières scientifiques, dans tous les cas il a reçu l'éducation commune nécessaire pour devenir propre à recevoir le complément d'instruction que ces états exigent et c'est dans le moment ou il s'est décidé pour le choix d'une profession que les études spéciales viennent s'offrir à lui. Ainsi parler Napoléon en 1807. Ne trouvez-vous pas que ces propos sur l'éducation sont toujours d'actualité? N'y a-t-il pas du bon sens dans cette argumentation. Ne devrait-on pas s'inspirer de ces préceptes sur l'éducation? Pour donner au talent et au génie ce qui est nécessaire pour qu'il ne soit pas arrêté dans son développement que nous faudrait-il faire? De bonnes classes disaient Napoléon, des professeurs affirmés soucieux de leur rôle. Pensez-vous qu'un professeur en place depuis des dizaines d'années sur le même poste au même endroit, et à même à sentir l'évolution de la société et répondre aux avidités de connaissances des élèves? Ne doit-on pas pour lui aussi développer une forme de recyclage de ses connaissances? Pour disserter avec les élèves il faut citer des exemples, on juge que par rapport aux modèles, mais à condition que celui-ci soit d'actualité. Tout cela nous interpelle et il est curieux de constater que peu de philosophes bien éclairés citent Napoléon comme référence et pourtant! Oui, mais Napoléon était un français avant tout et cela déplaît d'être nationaliste.