LA LOCOMOTIVE A VAPEUR

Quand je pense à ma jeunesse et que je vois celle de nos jeunes aujourd'hui, je crois avoir eu la chance de cotoyer des figures qui marquent  notre imagination. Losque je regarde le comportement des jeunes enfants, l'apprentissage de la vie ne se fait plus par le tactile, par l'expérience, par le mimétisme, non l'expérience de la vie se fait par le visuel, le numérique. En plus, notre société ne fait plus place aux risques, non tout est fait pour aseptiser tous ce que l'on fait. Pour ma génération, l'apprentissage de la vie se faisait été comme hiver, à l'extèrieur.Mais pour autant, nous participions grandement aux servitudes domestiques, la corvée du bois, le voyage à la pompe pour l'eau, aller chercher les légumes au jardin, le donner à manger à la volaille etc. Mais tout celà nous empéchait nullement de se retrouver en bande à l'extérieur. Notre aire de jeux préférées, la gare avec ses deux trois voies de garage des rames de wagons. Comme nous connaissions très bien le chef de gare, nous n'avions aucune peine à rentrer meme si parfois il fallait user de ruses pour ne pas se faire repérer de la maréchaussée. Deux ou trois fois par jour, nous avions un train en provenant du chef lieu et à son bord, un vieux mécanicien et un chauffeur. Dès qu'il arrivait en gare notre passe temps, montait à bord de la loco et avec l'aide du mécanicien , s'initiait à la commande de la machine. Quelle joie pour nous de profiter de cette opportunité et d'apprendre tous les maniements de la vapeur. Sous l'oeil vigilant du mécanicien nous faisions les manoeuvres pour amener certains wagons sur les quais de déchargement. Le pied pour nous, tirer sur le sifflet. Imaginez un instant de voir vos enfants aux commandes de ses machines à vapeur? Nos parents ne l'ont su que tardivement mais à cette époque ces ^parents n'avaient pas la hantise des accidents. D'ailleurs ils ne ne souciaient peu de nos jeux dans la campagne, sur l'eau ou dans la foret. Merci à ces anciens qui au ttravers de jeux, nous ont montré la dureté du travail des cheminots de l'époque. Bien evidemment nous n'étions pas très propres au retour à la maison. Pas de douche, lavage au baquet et séchage devant la cuisinière. Le vieux mécanicien me dit que le jour de ma première communion, il me réserverait une surprise. Effectivement, nous étions attables dans la cuisine avec notre famille et nos voisins y compris le chef dfe gare, quand nous avons entendu trois ou quatre pétards provenant de la gare. Tout le monde s'est levé crayant une catastrophe car ces pétard sont disposés sur les voies pour alertér le conducteur de train d'un danger proche. Moi, je savais la raison de ces pétards et j'ai compris que le vieux mécanicien voulait me témoigner son affection par ces pétards. Quand je pense à tous ces évènements et que je vois cette vie actuelle, je me dis "Tu as eu une belle vie". Oui je suis d'un autre monde ou l'apprentissage de la vie s'opérait à partir des jeux et de la camaraderie et du respect du aux anciens. Comme mon vieux mécanicien, je suis sur les rails de la vie et le terminus approche en souhaitant cette fois ci que ce train de vie prenne du retard. A bientot pour de nouvelles avantures.