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ROUMARE AUJOURD'HUI
27 janvier 2024

Le vieux joseph est mort

Je me souviens de ce jour ou le vieux joseph est décédé. Nous étions en mai et dans les champs tout le monde s'activait pour la fenaison. Partout autour du village les rateaux faneurs retournaient l'herbe coupée afin de la faire sécher avant de l'engranger dans la grange ou dans les greniers pour l;hiver prochain. Les hommes et les femmes fourche en main s'activaient avant la pluie. Vers midi, les choches du village sonnent leur douze coups et tout le monde s'arréte car après c'est l'angelus. Trois séries de trois coups pour la sainte trinité et une volée pour marquer la gloire de la chretienté. Les chevaux sont détélés et on commence a rejoindre les corps de ferme. Soudain les cloches retentissent à nouveau, le glas. Tout le monde s'arréte car ces sonneries annoncent la mort d'un des notres. Certains sonneurs pouvaient moduler le glas de telle facon que l'on savait s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Là en l'occurence nous savions qu'il s'agissait d'un homme. Tout le monde s'interrogeait "Qui est mort" C'est le facteur qui colporte la nouvelle (C'est le vieux Joseph) Le vieux josph, une figure pour le village, un homme d'un autre temps qui marchait qu'avec des sabots de bois qu'ils faisaient lui meme, un homme qui avait fait la grande guerre, qui avait survécu à la bataille de Verdun. On le voyait le dimanche matin venir à pied du mont roti ou il avait sa chaumière, son sac en bandouillère et sa cane en bois sculpté souvenir de son temps dans les tranchées. Nous les gamins on le regardait avec crainte car il souriait peu. Son allure martiale, sa moustache à la gauloise et ses yeux d'un bleu délavé nous impretionnaient. Je le revois encore aller se recueillir sur la tombe de sa chère Louise sa femme puis après quelques emplettes il allait sur la terrasse du cafe et commandait une chopine de blanc qu'il partageait avec le maire ou le curé. Dans toute les familles il était de tradition de faire, une veillée avant le jour de l'inhumation. Les femmes se concertaient pour accompagner cette veillée funéraire en confectionnant quelques gateaux ou autres pour les visiteurs. Le vieux joseph a été déposé sur son lit, il est revetu de son vieux costume de velours noir. Au chaque coin du lit on a mis des cierges. Les femmes se relaient pour dire le chapelet pour l'ame du défunt. Dans le village on entend le menuisiers qui travaille au cercueil. Tout comme sa femme il sera dans les planches de chéne arbre coupé lors de la naissance de leur fille Henriette car il était de coutume que le jour de la naissance d'une fille on coupe un chené afin de doter la jeune fille d'une armoire construite dans ce bois. Toute la nuit les familles du village sont venues se recueillir sur devant la dépouille du vieux Joseph. On a échangé les souvenirs avec le vieux et force des canons de vin, le verbe était haut et tout ce brouhaha devait faire plaisir à l'ame du défunt. Le ledemain matin, le curé accompagné des enfants de choeur est venu chercher la dépouille pour le conduire à l'église. On a mis le cercueil sur le fourgon mortuaire de la commune et tout le village en procession descend du mont roti vers le parvis de l'glise. Les cloches sonnent le glas. A l'issue de la messe on met en terre le vieux Joseph à coté de son épouse.  Tout le monde se retrouve au café pour l'ultime pot d'adieu. Oui je me souviens de ces cérémonies qui ponstuent la vie du village et renforce l'appartenance à une collectivité, a une terre, à un terroir à une manière de vivre. De nos jours il n'y a plus ce respect du aux morts. Les cérémonies manquent de chaleur humaine de cohésion, l'indifférence est le maitre mot. On vient à l'église par convenance mais qu'en est-il du devoir de mémoire, de respect du défunt? Le vieux Joseph est parti avec les honneurs dus au travail effectué et à son image de vieux soldat qu'il était. Oui je me souviens de lui. _

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Commentaires
P
Merci! Très proche des rites de mon enfance:<br /> <br /> <br /> <br /> RITES FUNERAIRES AU TEMPS DE MON ENFANCE<br /> <br /> Quand après une vie bien remplie de souffrances et de sacrifices offerts à Dieu pour sa rédemption, après avoir reçu « l’extrême onction » de la part du prêtre de la paroisse, une personne mourait, tout le hameau était en deuil.<br /> <br /> Le soir, tout le quartier, tous les amis, avertis par le glas, se réunissaient au pied du lit où elle était étendue, dans son plus beau costume, (le visage parfois recouvert d’un tissu blanc) pour la prière du soir collective, suivie de la prière des morts et même, parfois, des litanies. Cette prière était dirigée soit par le prêtre soit par un membre de la famille.<br /> <br /> A la fin de la cérémonie, chacun passait devant le corps et, à l’aide d’un rameau de buis, béni le jour des « rameaux » trempé dans un verre d’eau bénite, faisait le signe de croix sur le corps.<br /> <br /> Puis commençait la veillée funèbre. Deux à trois personnes restaient toute la nuit à côté du cadavre, dans l’espoir ou la crainte que le constat de décès ait été rédigé trop vite, mais aussi afin de veiller à ce qu’aucun animal ne vienne profaner le corps.<br /> <br /> Au matin, le menuisier du village apportait le cercueil, et c’était le travail des héritiers, ou de leurs amis de déposer le corps dans sa dernière couche.<br /> <br /> C’était ensuite l’attente de la voiture mortuaire trainée par deux chevaux. Le garde champêtre( ?) surveillait la fermeture de la boîte. Porté soit par des pompiers soit par des hommes de la famille, le cercueil était chargé dans le corbillard devant l’assemblée des hommes tête nue et des femmes à voilettes. Quelque soit le temps ou la distance, le cortège s’ébranlait à pied, jusqu’à l’église où le service funèbre (messe le plus souvent) était célébré, puis vers le cimetière où, parfois, des athées se joignaient aux croyants et, plutôt que manier le goupillon, versaient doucement une poignée de sable sur le cercueil.<br /> <br /> La famille, rangée selon le degré de parenté avec le défunt recevait les condoléances de chacun.<br /> <br /> Le bistro du village ouvrait une salle pour une libation partagée entre membres de la famille, amis proches, et, parfois les porteurs, voire le curé.
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