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ROUMARE AUJOURD'HUI
16 février 2024

Moissons d'antan

Avant que ma mémoire ne flanche dans les abimes des souvenirs je vais narrer ce jour, ma participation aux moissons d'antant dans le Limousin. Nous sommes en 1952 et dans les campagnes le modernisme n'était pas encore au rendez-vous. Cette année là notre troupe d'éclaireurs de France faisait un camp d'été non loin de Cieux et son étang à une cinquantaine de kilometres de Limoges. Pour rejoindre cette base nous avons mis 24 heures car pas question de louer un car, tout se faisait en train. La coutume chez les scouts est d'aider ceux qui nous accueillent en guise de retribution de l'occupation du terrain ou nous avions établi notre base. Comme nous étions en juillet et que les blés étaient murs pour étre moissonnés notre patrouille avait décidé de passer la journée avec le cultivateur pour moissonner son champ de seigle. Au petit matin nous avons rejoint la ferme et nous avons aide à attelé les deux gros boeufs à la faucheuse lieuse et nous nous sommes rendus sur le champ à couper. Les plus costauds de la patrouille ont pris les faux pour dégager le pourtour de la piéce afin de facilitér le passage de l'engin agricole. Puis le fermier à acitivé ses deux boeufs et on a commencé à moissonner. Les deux boeufs allaient d'un pas lent sans secousse et ne déviaent pas de leur course. Les bottes ficelées par du chanvre tombaint sur le coté. Nous devions les dresser par trois en les liant l'une à l'autre et au-dessus nous fixions une autre botte en guise de chapeau pour protéger les bottes du dessous en cas de pluie. Dans le jargon populaire, il disait faire des villottes. A midi la fermière nous a amené un casse croute du cru, grosse tranche de pain cuit au feu de bois et une belle couche de paté maison. Du fromage de brebis en guise de dessert et pour nous désaltérer une piquette faite d'eau et de vin. En fin de journée la piéce été fauchée. Je me souviens encore de ces odeurs de seigle fraichement coupé, le pas lent des boeufs, les allouettes qui chantaient au dessus de nous, les départ des lapins surpris par la faucheuse. Un calme serein, une harmonie avec la nature. Au retour à la ferme, nous étions fatigués mais heureux. Je revois le sourire du fermier content d'avoir coupé son seigle dans de bonnes conditions. Derrière nous dans le champ fraichement coup, les perdrix venant glaner les grains tombés des épis. Le lendemain nous avons participé au ramassage de la récolte, avec nos fourches à trois doigts. Il fallait donné les bottes à ceux qui était sur le banneau afin de les empilés sans qu'elles puissent tombées. C'est au pas lent des deux boeufs que nous avancions. Tout celà c'est d'une autre époque, une époque ou la nature était en harmonie avec le désir de l'homme. Une quiétude nous berçait en avancant. Nostalgie d'une époque ou l'on prenait le temps d'observer et de respecter l'environnement. 

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P
Pendant ce temps, dans le Vercors:Moissons <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Avant le temps des javeleuses, des lieuses, des moissonneuses-batteuses, chez nous les céréales (juste le necessaire pour la famille) étaient fauchées à la faux. <br /> <br /> <br /> <br /> Trois techniques étaient, selon la situation, utilisées : <br /> <br /> <br /> <br /> Pour les orges, l’avoine et les blés courts non versés, la faux était surmontée d’un arçon de métal ou d’un râteau. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour le seigle et les blés hauts ou versés, c’était un vrai travail d’artiste qu’on n’apprenait pas en moins d’une saison : il s’agissait de donner un coup de faux brusque et ramenant la base des tiges vers le faucheur, ce qui les faisait tomber bien parallèles entre elles, et simultanément, d’un mouvement du pied, il fallait réussir à les aligner perpendiculairement à la direction de l’andain. <br /> <br /> <br /> <br /> Dans ces deux premiers cas, les enfants passaient derrière et armés d’un « daillon »(faucille non aiguisée) ou d’une « ratelle »(petit râteau de 5 dents accrochaient les tiges à bout de bras pour les enrouler en « javelles « (gerbes non liées ) que les femmes liaient à la main avec une poignée d’épis choisis parmi les plus longs(parfois du seigle battu au fléau l’année précèdente). <br /> <br /> <br /> <br /> Le geste adéquat pour lier fermement et correctement une gerbe ne s’acquérrait pas non plus en un instant. Tout était bien si le blé était propre, mais si l’on avait travaillé la terre trop humide, elle nous faisait cadeau d’une bonne ration de chardons…. Les bras des lieuses étaient, le soir rouges et tuméfiés.Si par contre elle avait été labourée trop sèche, nous avions droit aux coquelicots (>>perte de récolte) ou à la « moutarde sauvage » qui provoquait chez certains des gonflements (on dirait aujourd’hui allergies) <br /> <br /> <br /> <br /> Selon le cas, si la saison était précoce, les gerbes étaient rassemblées en gerbiers de 200 à 250 gerbes.Seul le maître y officiait : cela relevait à la fois de l’art (on reconnaissait le style de chacun) du rite quasi religieux car il ne fallait pas battre les épis en manipulant les gerbes et de la hiérarchie.Le gerbier attendrait quatre à cinq semaines (pas moins) avant qu’on ne vienne chercher le blé pour le passer à la batteuse. <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Si la saison était tardive , on se contentait de dresser les gerbes « en cloches » : 8 gerbes dressées les unes contre les autres en laissant un espace pour la circulation de l’air afin de sècher au plus vite <br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, et c’était assez souvent, alors que le blé était presque mûr, LE VENT SE LEVAIT. <br /> <br /> <br /> <br /> La panique soufflait dans les fermes : IL FALLAIT SAUVER LE BLE !!! Quelle que soit l’heure tout le monde était sur le champ. On fauchait « à contre-blé » c’est à dire qu’on bloquait les épis coupés contre le blé encore debout afin que le vent ne puisse les emporter. Immédiatement derrière, venait la lieuse qui fabriquait sa gerbe avant de la lier. Les enfants, eux, devaient rassembler les gerbes par tas en forme de croix : les épis au centre , quatre épaisseurs de gerbes en veillant à ne jamais en poser 2 de suite sur la même branche.
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