Moissons d'antan
Avant que ma mémoire ne flanche dans les abimes des souvenirs je vais narrer ce jour, ma participation aux moissons d'antant dans le Limousin. Nous sommes en 1952 et dans les campagnes le modernisme n'était pas encore au rendez-vous. Cette année là notre troupe d'éclaireurs de France faisait un camp d'été non loin de Cieux et son étang à une cinquantaine de kilometres de Limoges. Pour rejoindre cette base nous avons mis 24 heures car pas question de louer un car, tout se faisait en train. La coutume chez les scouts est d'aider ceux qui nous accueillent en guise de retribution de l'occupation du terrain ou nous avions établi notre base. Comme nous étions en juillet et que les blés étaient murs pour étre moissonnés notre patrouille avait décidé de passer la journée avec le cultivateur pour moissonner son champ de seigle. Au petit matin nous avons rejoint la ferme et nous avons aide à attelé les deux gros boeufs à la faucheuse lieuse et nous nous sommes rendus sur le champ à couper. Les plus costauds de la patrouille ont pris les faux pour dégager le pourtour de la piéce afin de facilitér le passage de l'engin agricole. Puis le fermier à acitivé ses deux boeufs et on a commencé à moissonner. Les deux boeufs allaient d'un pas lent sans secousse et ne déviaent pas de leur course. Les bottes ficelées par du chanvre tombaint sur le coté. Nous devions les dresser par trois en les liant l'une à l'autre et au-dessus nous fixions une autre botte en guise de chapeau pour protéger les bottes du dessous en cas de pluie. Dans le jargon populaire, il disait faire des villottes. A midi la fermière nous a amené un casse croute du cru, grosse tranche de pain cuit au feu de bois et une belle couche de paté maison. Du fromage de brebis en guise de dessert et pour nous désaltérer une piquette faite d'eau et de vin. En fin de journée la piéce été fauchée. Je me souviens encore de ces odeurs de seigle fraichement coupé, le pas lent des boeufs, les allouettes qui chantaient au dessus de nous, les départ des lapins surpris par la faucheuse. Un calme serein, une harmonie avec la nature. Au retour à la ferme, nous étions fatigués mais heureux. Je revois le sourire du fermier content d'avoir coupé son seigle dans de bonnes conditions. Derrière nous dans le champ fraichement coup, les perdrix venant glaner les grains tombés des épis. Le lendemain nous avons participé au ramassage de la récolte, avec nos fourches à trois doigts. Il fallait donné les bottes à ceux qui était sur le banneau afin de les empilés sans qu'elles puissent tombées. C'est au pas lent des deux boeufs que nous avancions. Tout celà c'est d'une autre époque, une époque ou la nature était en harmonie avec le désir de l'homme. Une quiétude nous berçait en avancant. Nostalgie d'une époque ou l'on prenait le temps d'observer et de respecter l'environnement.