MANIPULATION DE L'OPINION PAR LES SONDAGES

"C'est souvent du hasard que naît l'opinion et c'est l'opinion qui fait toujours la vague" nos démocraties européennes n'ont-elle pas pour souci primordial d'exercer le pouvoir avec l'assentiment populaire? À cet effet il y a les consultations électorales dont les règles garantissent l'expression du suffrage universel. Ce cérémonial est-il pour autant toujours observé? Imaginons un référendum sur la capacité des socialistes français à diriger la France en temps de crise.

Aurait-il entériné aujourd'hui diriger la France? Ce référendum conforterait-il le choix de mai 2012? On peut à juste titre en douter à la lecture des dernierssondages d'opinion sur les capacités du président. L'opinion est une force à laquelle le pouvoir cherche à s'ajuster. De nos jours les rites électoraux n'y suffisant plus, nous voyons apparaître les sondages, autre mode de consultation sans implication légale, mais dont nul ne peut s'abstenir d'en tenir compte. Ils conditionnent dans une certaine mesure mal définie, la politique de leurs commanditaires sans altérer pour autant le statut du mandataire du peuple. De fait, ils répondent à un besoin. Mais pour être crédibles, ces sondages doivent être élaborés avec honnêteté et avoir un panel de répondants suffisamment diversifié pour être pris en considération. On remarque que les techniques d'intervention des instituts de sondage n'ont pas l'objectivité voulue! Ils s'appuient sur des questions fermées "OUI ou NON"  et biseautées dans la mesure où ils n'annoncent pas des conséquences induites par les options offertes. De sorte qu'on peut avancer qu'un sondage fait appel à la sensibilité isolée de toute réflexion alors que la pensée reste une expérience qui modifie notre sensibilité.

Tout sondage est donc précaire, car les réalités ne se modifient pas au rythme des changements d'opinions. Et pourtant c'est une aberration singulière que de lire un sondage comme l'expression d'une volonté collective. La masse des citoyens est ignorante et elle réagit au gré des évènements. L'opinion publique est mue par des forces ou l'irrationnel l'emporte souvent sur le rationnel. La politique du gouvernement ne peut se réduire à céder aux sentiments du moment. Les promesses faites aux uns n'effraient en rien l'adversaire tant qu' elles apparaîtront ostentatoires et de nul effet à leur égard. Mais dès lors ou ses promesses apparaissent comme confiscatoires, là l'opinion ne peut que réagir négativement aux autres initiatives.( C'est là ce que je veux, c'est là ce qui m'irrite (Phédre).La bonté d'âme des socialistes n'apparaît-elle pas comme du cynisme indésirable comme une alternative pour détruire l'opposant?Considérant les maux passés, l'opinion publique est manoeuvrable, versatile. Les sondages expriment bien souvent un décalage entre le public et la stratégie gouvernementale. Tout n'est pas permis même si un minimum est possible. L'honnêteté des sondeurs ne dépend-elle pas du bailleur de fonds? À écouter les sondages, et à comparer avec ce que nous entendons autour de nous, nous comprenons bien que les résultats des sondages sont manipulés au gré de l'appartenance politique  des commanditaires.